Les Restaurants Etoilés des Côtes d’Armor

LES RESTAURANTS DEUX ETOILES

Lorand-Barre

le restaurant des Ponts-Neufs de Morieux en bordure de la Départementale qui relie Saint Brieuc aux plages d’Erquy ou du Val-André, est fondé en 1930 par Paul Lorand de son vrai prénom : Hyppolite, né à Langueux en 1889.

Celui-ci débute en 1902 à l’Hôtel d’Angleterre à St Brieuc qui restera longtemps une table renommée en Bretagne. Trois années plus tard il «monte» à Paris au service de la noblesse dans des hôtels particuliers où sont organisées de somptueuses réceptions.

Après son service militaire il est successivement maitre d’hôtel du général Gouraud en Syrie et au Liban, puis du maréchal Lyautey au Maroc. Il se fait alors de prestigieuses relations qui lui seront bien utiles plus tard.

Hyppolite qui se fait désormais appeler Paul, ouvre tout d’abord à Paris au 3 rue de Londres un Bar américain qu’il baptise «Lorand-Barre» en souvenir de son service dans la marine. En 1930 à Morieux aux Ponts neufs, là où il y avait le restaurant «A la descente des pêcheurs», il ouvre aux beaux jours, du 15 juin au 15 septembre, une succursale à son établissement parisien, car les plages du Penthièvre attirent de plus en plus le beau monde de la capitale.

Gaston Damour en médaillon et le fidèle Rémi devant le restaurant

Le logo du restaurant

En 1935 arrive un jeune cuisinier de 23 ans qui va donner une autre dimension à l’établissement. Gaston Damour, c’est son nom est né dans le Berry le 16 Février 1913. A 12 ans après son certificat, il entre en apprentissage à l’Hôtel de la Gare de Châteaumeillant dans le Cher. Deux ans plus tard sur recommandation il entre au réputé restaurant Lyonnais de Tours où il se lie d’amitié avec la chef italienne.

Salle du restaurant Aux Lyonnais à Tours

Vient le temps du service militaire, puis l’arrivée en Bretagne à l’Hôtel de France de St Brieuc. Un jour d’Octobre 1935 il vient faire un remplacement à Morieux et Mr Lorand lui propose la place de chef : il y restera jusqu’à la fermeture en 1991. Durant ces 56 années il donnera toute sa pleine mesure jusqu’à devenir un des meilleurs cuisiniers bretons et même de France.

Gaston et Maria posent à coté d’une Rolls devant leur restaurant

Il épouse Maria en 1938. Naitront deux enfants de leur union : Maryvonne et Gaston junior. En 1945 au lendemain de la guerre, Maria rejoint le restaurant où elle est chargée du service et de l’accueil qui aux Ponts Neufs est cérémonial. Il faut tout d’abord sacrifier à la dégustation du fameux Macka un cocktail de liqueurs et d’alcools créé par Hyppolite et baptisé ainsi en souvenir de Macao où ses pérégrinations militaires l’avaient transporté. Cela se passe en face, dans le bar, puis on traverse la rue et on déguste alors le Homard qu’Henri Gault qualifiera de meilleur du monde et un poulet à l’estragon ou un ris de veau au porto. Puis viennent les crêpes servies une par une pour qu’elles gardent toute leur saveur, accompagnées de liqueur ou de marmelade d’orange et ce jusqu’à ce que le client demande grâce.

Intérieur du restaurant Lorand Barre

Maria fera faire spécialement pour le service du homard cent vingt  assiettes avec trois couches de porcelaines afin que le crustacé garde sa chaleur.

Il est indispensable de réserver car le restaurant n’accueille qu’une vingtaine de couverts. Gaston est seul en cuisine, aidé par le fidèle Rémi qui fait la vaisselle et donne un coup de main au jardin tout en se chargeant des menues réparations. Plus tard Gaston son fils viendra aussi l’aider, mais trop tard pour pouvoir lui succéder à la tête du restaurant.

Cuivres de la cuisine

Pour le service il y a Paul Lorand, aidé on l’a vu par Maria à partir de 1945. Quand monsieur Lorand prend sa retraite en 1959 (il décède trois ans plus tard à Morieux) , Augustine viendra parfois faire des extras en salle.

En 1950 le Guide Michelin décerne une première étoile, puis une seconde l’année suivante. Lorand Barre garde ses étoiles durant trente cinq ans ce qui constitue un record en Bretagne. Il est précisé bel intérieur breton, le nombre de couverts est limité et il est indispensable de prévenir. Fermé en Octobre, le dimanche soir et le mardi.

Pendant toutes ces années la jet set et le gotha politique, économique et artistique défilent dans le restaurant. L’Aga Khan et la Bégum viennent chaque été.Et aussi Bernard Buffet qui a une maison à St Cast. Jacques Prévert, Eddy Mitchell, font plusieurs visites par an. Jacques Martin affrétera un avion pour venir depuis Paris avec tout un groupe d’amis. Une autre fois quatorze personnes d’une même famille débarquent au volant de sept Bugatti. Avec Pierre Mendès-France cela se passe moins bien, n’ayant pas réservé il se voit refuser d’être servi. «Quelle sale boite» lance-t-il au chef en partant «Quelle sale gueule» s’entend-il répondre. Deux journalistes attablés dans la salle se feront un plaisir de faire connaitre la mésaventure du Président du Conseil.

En 1959, Renault lance sa nouvelle Caravelle et trois mois durant, à raison de 12 invités chaque midi, des journalistes du monde entier viennent à Morieux découvrir la voiture et déguster le célèbre homard et les ris de veau.

Le restaurant sera transformé en logements

Le restaurant perd une étoile en 1986. Gaston le fils a préféré l’enseignement hôtelier, il est professeur à Dinard et à St Quay. Il est impossible de vendre le restaurant, la mise aux normes serait trop coûteuse. Le dernier service a lieu fin Décembre 1991, Gaston Damour est alors âgé de presque 79 ans dont 56 ont été consacrées à la cuisine de Lorand-Barre. Maria décède en Janvier 1996, Gaston la rejoint le 17 décembre 2003.

Aujourd’hui Colette l’épouse de Gaston junior perpétue la tradition du Macka. Sur réservation elle vous préparera le fameux cocktail dans les verres originaux avec quelques canapés pour accompagner, au milieu de magnifiques meubles bretons. Mais il est inutile de lui demander la composition du divin nectar, cela restera un secret !

le Macka Bar en 2016

Verre dans lequel on sert le Macka

Devant ce bar débutait le rituel Lorand Barre

Salle du bar en 2016

DINAN   GRAND  HOTEL DE LA POSTE

Obtient deux étoiles en 1934

Façade du Grand Hôtel de la Poste à Dinan

Hall du Grand Hôtel de la Poste

HOTEL L’ECRIN CROUZIL à PLANCOËT

Deux étoiles en 1996

Après un apprentissage à l’Hôtel d’Armor il n´a que 13 ans et demi, Jean-Pierre Crouzil originaire de la région de Redon, sera commis aux Ajoncs d’Or de Sables d’Or les Pins. Puis après les restaurants La Chope et le Relais d’Alsace à Rennes et quelques saisons en montagne, en 1971 il achète un Bar-PMU-Taxi-Restaurant ex-Hôtel de la Gare à Plancoët qu’il transformera en restaurant gastronomique. Grand spécialiste des Coquilles St Jacques, il gagne une première étoile en 1988, puis une deuxième étoile de 1996 à 2005. Son fils Maxime arrive au restaurant en 2005 et en 2012 il en prend les rênes.

Las, en Février 2014 l´établissement est détruit par de graves inondations, il sera fermé près d´un an.  Un investisseur Mr Francis Schmitt tente de sauver l´affaire. Ce n´est pas suffisant : l´hôtel-restaurant Crouzil est placé en redressement judiciaire en Janvier 2018, le Guide Michelin a gardé sa confiance en Février, mais le 20 Mars suivant, c´est la liquidation et l´Ecrin disparaît du Guide Michelin dans l´édition de 2019.

Jusqu´au dernier service, Maxime Crouzil aura maintenu la qualité de la cuisine, héritée de son papa.  Il rebondira aux cotés de René Ruello ancien Président du Stade Rennais, tout d´abord à St Launeuc pour l´Auberge de Ar Duen, puis pour la réouverture du Moulin de Rosmadec à Pont-Aven en Juin 2019

Jean-Pierre Crouzil s’ éteint chez lui le 18 octobre 2020

Hôtel de l’Ecrin à Plancoët

Le même établissement il y a presque 100 ans

LES RESTAURANTS UNE ETOILE

BINIC

Hôtel de la plage  1932

Façade de l´hôtel de la Plage entre les deux guerres

L´Hôtel de la Plage à Binic obtient une étoile en 1932 pour son Homard Thermidor, son Poulet à la Diable et son Châteaubriand Béarnaise

Aujourd´hui il a rejoint la chaîne Vacanciel et il a fière allure avec ses trois étoiles

Hôtel de la Plage de Binic en 2017

La Table d’ Asten en 2022

(Photo Emmanuelle Rodrigue pour Asten)

L’ Asten est ouvert par Samuel Selosse un Breton de Rennes et sa compagne Tina, au début de l’année 2020. Samuel a travaillé entre autres chez Patrick Henriroux à la Pyramide de Vienne et aussi au Kilimandjaro de Courchevel où il était sous-chef. Ses légumes viennent d’un rayon de 7 kilomètres maxi. Et il est très sensible au zéro déchet. Malgré les difficultés dues au Covid et aux inondations, ils obtiennent dès 2022, une étoile pour leur restaurant ainsi qu’un Bib Gourmand pour leur Brasserie.

BREHAT

Le Central et Décapité 1932

Hôtel Central Bréhat

L´Hôtel Central et Décapité, place du bourg à Bréhat est tenu par Mr Ballet. Il est étoilé en 1932. Les vacanciers font la traversée pour déguster les Homards à l´Américaine et les Langoustes mayonnaise.

Décapité pourquoi ? cela date du début du XXeme siècle, l´auberge-cabaret est fréquentée par des peintres et Madame Quéré la propriétaire a souvent du mal à se faire payer. N´y tenant plus elle les met en garde « si demain vous ne me payez pas, je vous coupe le cou » et le lendemain les artistes arrivent tous avec un verre sur lequel ils ont peint…leur portrait ! Parmi les décapités on trouve Matisse, Foujita, Ary le fils de Renan..

En 1927, Curnonsky parle du Cabaret du Décapité dans lequel « n´ayez crainte votre pourvoi ne sera pas rejeté » . Avant d´ajouter que la cuisine est très bonne et n´a rien de funéraire. L´aspect imprévu et montmartrois de l´endroit offre un amusant contraste avec le paysage environnant.

les décapités de Bréhat , voir le blog

locoven.over-blog.com/tag/brehat%20au%20debut%20du%20xxeme%20siecle/3

BREHAT  PLOUBAZLANEC  POINTE DE L¨ARCOUEST

Le Barbu 1932 1948

Salle de l´hôtel Le Barbu á la pointe de l´Arcouest

L´Hôtel crée par Jean et Eugénie Le Barbu, puis repris par leur fils Amédée est étoilé en 1932 . En 1948 après la guerre il est de nouveau étoilé et le sera jusque la  fin des années 60. On y venait surtout pour les produits de la mer admirablement cuisinés par Madame Marcelle qui restera 50 années consécutives devant les fourneaux de l´Arcouest. Elle est décédée en 1971.

Amédée et Marcelle Le Barbu

locoven.over-blog.com/tag/brehat%20au%20debut%20du%20xxeme%20siecle/3

L´Hôtel était en face de l´embarcadère pour Bréhat, desservi par les diligences.Mais des à partir de 1930, l´hôtel possède sa propre pompe à essence.

Sauvé une première fois par Yann et Françoise Bothorel, il est racheté par la famille Corlouer propriétaire des Vedettes de Bréhat. Entièrement revu, il s´appelle désormais les Terrasses de Bréhat et est affilié á la Best Western.

CORLAY

Hôtel des voyageurs 1937

la façade de granit de l´hôtel des voyageurs de Corlay

L´Hôtel des voyageurs de Corlay décroche une étoile en 1937. Il était dirigé par Mr Boscher. L´étoile ne reviendra pas après la guerre

DINAN

Hôtel Marguerite 1970  et l´Hôtel d´Avaugour 1981

Hôtel Marguerite Place Du Guesclin

L´Hôtel Marguerite, ancienne institution Dinannaise est étoilée en 1970, elle est alors dirigée par Mr Quinton et son chef est un ancien de Kéréver à Liffré. On y recommande le Turbot en son jardin, les Brochettes de St Jacques et les pâtisseries.

A la fin des années 70 Mr Quinton ouvre le d´Avaugour et l´étoile suivra en 1981.

Après le décès de Mr Quinton, le restaurant est supprimé

Le d´Avaugour

Le Bretagne 1947

Étoilé en 1947 au lendemain de la guerre. L´Hôtel est devenu aujourd´hui l´Hôtel Ibis au 1 place Duclos

La Caravelle 1976

le Chef Marmion de la Caravelle á Dinan

Ornée de peintures de l´Ecole Bretonne du début du XX ème siècle, la Caravelle est implantée elle aussi Place Duclos à Dinan, mais au numéro 14 cette fois.

Jean Claude Marmion  a pris la suite de ses parents, il reçoit un macaron en 1976 pour ses Cassolettes, Rognons et Filets de soles. Il marie aussi avec bonheur les Huîtres de Cancale et le boudin d´Yvignac. Il se retirera laissant les Dinannais orphelins et désolés de voir ce qu´est devenu l´établissement.

Hôtel les Touristes 1934

Vue de Dinan depuis l´hôtel des Touristes

Sur les hauteurs de Dinan, près du viaduc, l´Hôtel Les Touristes est étoilé en 1934 pour ses Poulets rôtis et ses Gigots d´Agneau

ETABLES SUR MER 

La Colombière  1968

Hôtel la Colombière á Etables

Mr Boissel obtient une étoile en 1968 pour son Homard au Whisky, ses Rognons de veau á l´Armagnac et ses Crêpes fourrées et flambées. Il garde l´étoile jusqu´au milieu des années 70

Façade de la Colombière

GUINGAMP

Le Relais du Roy 1972

Bar  du Relais du Roy

Fondé en 1968, le Relais du Roy est lié á un chef mythique, sosie de Thierry Le Luron, Louis Le Roy dit P´tit Louis ou encore le bon Roy Louis. Né à Plougrescant en 1947, il entre en apprentissage au Relais Brenner de Paimpol, avant de partir dans le Périgord.

Il n´a que 20 ans quand il décroche sa première étoile comme chef au château de Cheronnac. Puis retour dans les Côtes d´Armor (qui ne portent pas encore ce nom) place du Centre à Guingamp. Nouvelle étoile pour le chef , qui sera étoilé par la suite à l´Auberge de la Porte de France à Lannion et au château de Coatguélen à Pléhédel, avant de partir cuisiner pour Michou et de revenir ouvrir, à 70 ans, l´Embarcadère à Perros Guirec. Il est aussi l´auteur de 5 livres de cuisine

Louis Le Roy á ses débuts, la ressemblance avec Thierry le Luron est frappante

Le Relais du Roy, toujours étoilé en 1976 pour sa soupe de poisson, son ris de veau au citron et son rognon au genièvre, est vendu cette même année á Mr et Mme Mallégol qui sont toujours là aujourd’hui. Si l´étoile a été perdue lors de la vente, la qualité est toujours au rendez-vous pour le plus grand bonheur des Guingampais.

Hôtel du Commerce 1931 puis Hôtel Avenue 1947

Hôtel Avenue et sa terrasse

Étoilé en 1931, puis de nouveau en 1932 sous le nom de l´Hôtel du Commerce et Avenue, il est situé á l´angle de l´Avenue de la Marne (autrefois Boulevard St Nicolas) et de la rue Yves Riou.

Sous l´occupation l´hôtel est réquisitionné pour servir de foyer pour les soldats allemands.

Cet établissement est appelé aussi Hôtel Bolloc’h du nom de son propriétaire Francis Bolloc’h qui l´avait acheté á la famille Prigent. Son nom apparait dans le procès de Guillaume Seznec, car il avait conduit Pierre Quémeneur de Guingamp á Traou Nez en Plourivo le 27 mai 1923.

Il reçoit de nouveau une une étoile en 1947 pour une courte durée. Fermé dans les années 60, il abrite désormais une agence du Crédit Agricole

LANNION

La Ville Blanche  1998

la salle de la Ville Blanche

                              Jean Yves et Daniel Jaguin ( photo Le Télégramme )

La maison a été créée en 1892, mais c´est en 1932 qu´elle entre dans la famille Jacquin. D´abord café puis restaurant routier, avec la mamie puis la maman, il devient gastronomique lorsque les frères s´associent Jean Yves, boucher de formation, qui est toujours là, et Daniel le cuisinier parti à la Clarté de Perros Guirec. Une étoile arrive en 1996, pour la Lotte au cidre, les St Jacques à la crème d´oignons et le millefeuille de pommes caramélisées au gingembre. Vingt années plus tard, elle brille toujours sur la Maison Blanche.

Jean Yves Jaguin  ( photo le Chef )

En 2013, la salle du restaurant, qui faisait un peu vieillotte, a été refaite. Elle est désormais à la hauteur de ce qui est servi dans l´assiette. Jean Yves Jaquin qui se présente autodidacte, offre une carte résolument régionale.

En Décembre 2018, Jean-Yves Jaquin vend son restaurant à Yvann Guglelmetti né en 1991. Celui.ci après des débuts au Fouquet’s avec le chef Jean-Yves Leuranguer, avait rejoint la Chèvre d´Or et le  chef Ronan Kervarrec pour 5 années avant de suivre le chef Kervarrec au Château de Plaisance en 2016.

Malheureusement le très talentueux chef Guglelmetti perd son étoile en 2022 de façon incompréhensible. Espérons que ce ne soit que momentané.

Le chef Yvann Guglelmetti

La Porte de France 1978

Auberge de la Porte de France á Lannion

Louis Le Roy que l´on a déjà connu au Relais du Roy à Guingamp, rachète l´Auberge en 1975 à Mr Guyomard qui l´a tenu pendant trente ans, il s´agit d´un ancien relais de poste du XVIIeme. L´étoile arrive bien vite, mais la morosité qui règne alors en France en 1981 oblige le chef Le Roy à vendre. On le retrouvera au Château de Coatguélen de Pléhedel où l´étoile le suivra bientôt. Mme Hervé rachète l´Auberge pour en faire en 1987 un bel hôtel de neuf chambres, mais sans le restaurant. Les normes imposées en 2008 obligent la propriétaire à fermer l´hôtel, ne gardant ouvert que le bar.

Anthocyane  2019

le Chef Marc Briand (photo le Télégramme)

Marc Briand a tenu les cuisines de Lann Kérellec à Trébeurden pendant presque 15 ans y apportant l´étoile Michelin. Natif du Centre Bretagne (Rostrenen), apprenti à Châteaufort dans les Yvelines, il est passé ensuite par les Crayères de Reims, puis par le Ritz, Il a été trois fois finaliste du MOF

En 2014 il ouvre l’Anthocyane á Lannion avenue Ernest Renan avec Marie son épouse. Il peut enfin s´épanouir en faisant la cuisine qu´il aime.

Une cuisine au plus prés des saisons, imaginative, précise techniquement et respectant les saveurs, ne peut qu’inciter à revenir rapidement. Ce sont les inspecteurs du Guide Michelin qui le déclarent en accordant à l´Anthocyane un macaron le 21 janvier 2019.

la salle de l´Anthocyane

Belle assiette de Marc Briand

LOGUIVY DE LA MER

Le Grand Rocher 1948

Loguivy , le port avec au centre l´hôtel du Grand Rocher

Loguivy de la mer en Ploubazlanec est honoré d´une étoile au Guide Michelin pendant quelques années á partir de 1948, grâce á l´Hôtel du Grand Rocher tenu par Mr Menjou

LES ROSAIRES

Hôtel Rosaria  1934

Hôtel Rosaria et ses cabines

La station des Rosaires prés de St Brieuc a été créée à la veille de la première guerre mondiale par l´industriel automobile Lucien Rosingart. La clientèle est (très) aisée, on y donne des fêtes et des bals costumés mémorables.

L´Hôtel appelé tout d´abord « des Voyageurs » prend après la guerre le nom de Rosaria. Les dîners du Rosaria sont très appréciés. Le restaurant est étoilé en 1934 pour son Homard à l´américaine et son Poulet à la crème.

Après la guerre le Rosaria retrouve son lustre, mais pas ses étoiles. Les goûts ont changé. Il prend bientôt le nom de Balnéa. Dans la salle du restaurant on trouve aujourd´hui une élégante crêperie  Tandis que l´immeuble est devenue une résidence.

Le Rosaria en 2016

LAMBALLE

Hôtel de la Gare et d´Angleterre 1934

Hôtel de la Gare á Lamballe

En 1934 l´Hôtel de la Gare et d´Angleterre de Mr David est étoilé. Il s´agit en fait de deux batiments situés aux 29 et 31 du Boulevard Jobert. En 1954 l´étoile perdue pour cause de guerre est attribuée de nouveau pour le Steak au poivre á la Bretonne. Les Hôtels appartiennent  à la famille David jusque 2007.

Aujourd´hui l´Hôtel d´Angleterre qui a gagné un étage est devenu Hôtel Kyriad, tandis que la Gare devenait un bar

Hôtels de l´Angleterre et de la Gare dans les années 50

Hôtel des Voyageurs 1934

Hôtel des voyageurs

Mitoyen de l´Hôtel d´Angleterre, l´Hôtel des Voyageurs est lui aussi étoilé en 1934. Il appartient à Mr Commaut. L´étoile ne réapparaît pas après la guerre. On a à sa place de nos jours une boulangerie et un fleuriste

MÛR DE BRETAGNE

l´Auberge Grandmaison de  Jacques Guillo de 1984 á 2005

le Chef Jacques Guillo

Le Chef Jacques Guillo aime a rappeler que ses parents sont arrivés en charrette pour prendre possession le 7 Juin 1954, de l´Auberge Grandmaison á Mûr de Bretagne qui était alors un restaurant ouvrier tenu par la famille Le Vaillant. Yves le papa, était ouvrier agricole et Maria la maman est cuisinière chez Martin à Pontivy. C´est la famille Martin qui va la pousser à se mettre à son compte. Jacques a alors 10 ans. La famille Guillo ne s´accordera pas le moindre jour de repos avant Octobre 1967.

Il passe par l´Ecole Hôtelière de Quimper avant de rejoindre sa maman en 1978 et de faire de Grandmaison, avec Brigitte son épouse, LE relais gastronomique du Centre Bretagne . Le Chef va en hiver se perfectionner dans des trois étoiles pour des stages   payés souvent très cher

L´étoile arrive en 1984, ils la garderont jusque 2005 lors de leur départ en retraite. La qualité de la cuisine était remarquable pour le montant de l´addition. Le Chef Guillo aimait tout particulièrement cuisiner pour ses clients modestes venus de la campagne, qui avaient cassé leur tire-lire pour goûter la cuisine de Grandmaison.

La renommée de l´Auberge et ses responsabilités chez les Maîtres Cuisiniers de France lui ont permis de faire le tour du monde pour des démonstrations de cuisine ou pour présider des concours culinaires.

Jacques Guillo a publié aux Editions Ouest France en 2004,  La Cuisine des quatre saisons en Bretagne. On y retrouve les recettes phares de Grandmaison, L´ouvrage est abondamment illustré.

Il est fait chevalier de la Légion d´Honneur en 2012

Le Chef Jacques Guillo s’éteint en 2022

L´Auberge du papa Guillo

L´ Auberge de Jacques Guillo

la Salle de l´Auberge

l´Auberge Grandmaison de Christophe Le Fur  depuis  2009

Le Chef Christophe Le Fur

Christophe Le Fur est né au Cap Fréhel en 1969. Il entre á l´école hôtelière de Dinard, puis il sera professeur de cuisine, cuisinier particulier du recteur d´Académie de la Sorbonne et en dernier chef du Méridien au Clos Longchamp á Paris, qui a deux étoiles au Michelin.

C´est là qu´il a l´occasion de se mettre à son compte en rachetant l´Auberge de Grandmaison à Mûr de Bretagne. Excellent technicien, pratiquant une cuisine inventive, il récupère en 2009 l´étoile pour Grandmaison. Etoile perdue en 2016 mais qui revient avec un grand soulagement le 5 Février 2018

la salle relookée

Espace fonctionnel pour les cours de cuisine

PLENEUF VAL ANDRE

La Cotriade  1980

le chef Le Saout de la Cotriade á Pleneuf

Jean Jacques Le Saout est né en 1944  á Douarnenez. Apres des études hôtelières au Lycée de Quimper et un service militaire sur la « JEANNE », il peaufine son expérience culinaire avant d´ouvrir la Cotriade sur le quai Célestin Bougle de Pléneuf.

Une part belle est faite aux produits de la mer, mais pas que, on y sert aussi le pigeon au jus d´échalotes, le magret de canard au vinaigre d´hydromel, le filet de bœuf aux morilles et foie gras et aussi des rognons de veau ou des Mignons d´Agneau. Le Chef Le Saout est un remarquable technicien.

En 1980 il obtient une étoile au Guide Michelin pour sa Salade Verdelet au foie gras et son Homard grillé.

La Cotriade ferme dans les années 2000 et s´appelle désormais le Cap Sud, on y sert surtout des fruits de mer

Carte publicitaire de la Cotriade de Pléneuf

Le Chalet   1934

Entrée du Chalet Baron

Hôtel du Chalet de la famille Baron est étoilé en 1934. C´est de nos jours, une maison particulière.

Curnonsky, toujours lui leur rend visite en 1927, il décrit la Maison du Bon Dieu que les clients qui reviennent tous les ans quittent les larmes aux yeux.

Il faut dire que le père Baron dans la tradition des taverniers rabelaisiens traite ses clients comme des amis d´enfance. Il est ce qu´on appelle une « rondeur » et sa puissante carrure fait penser au frère Jéhan des Entommeures. Il a constitué une excellente cave et on trouve chez lui de francs Bourgognes et de charmants vins d´Anjou (Coteaux du Layon, Rablay, Faye, Thouarcé)

Le Chalet Baron, de nos jours

Madame Baron qui fut cuisinière de Ambroise Thomas (le musicien ?) , cuisine elle-même avec amour et dilection. Après avoir goûté son Homard à l´Armoricaine, il n´y a plus qu´à élever son âme vers le Créateur. Voici d´ailleurs ce que l´on proposait le jour du passage de Curnonsky à midi

Coquillages, Crevettes, Radis, Beurre sur la table

Salade de légumes

Ris de Veau aux champignons

Gigot pommes nouvelles Salade de saison

Fruits, Fromages, Gâteaux

au dîner il était proposé

Soupe de légumes

Homard á l´Armoricaine

Rôti de veau

Petit salé 

Petit pois á la laitue

Crème au chocolat

Le tout pour 6 Francs 50. Ce qui fait 3 euros soixante dix sept en l´an 2017

Et si un client calait pendant le repas, le père Baron lui offrait dédaigneusement une bouteille de Vichy….

Le Gesvret  1934

Le Gesvret

Situé rue du Dahouet, l´Hotel Gesvret est étoilé en 1934

Grand hôtel du Val Joli  1931

Le Val Joli façade

Le Val Joli est distingué au Michelin des les premières étoiles en 1931.

Aujourd´hui sous le même nom, on trouve une pizzeria au rez de chaussée et des logements au-dessus

Le Val Joli en 2017

Le Grand Hôtel  1947

Entrée du grand hôtel

Le Grand Hôtel de Pléneuf a été construit à la fin du XIX ème siècle. Il appartient à la famille Ligez, grande maison de couture parisienne. Cette famille va exploiter l’hôtel jusque 1980, quand il est vendu à la commune.

Pendant le premier conflit mondial, il servira d´hôpital pour les soldats blessés au front. Lors du second conflit il est réquisitionné par l´occupant pour ses troupes tout d´abord, puis pour l´Organisation Todt qui construit le mûr de l´Atlantique et en 1944 enfin, il accueillera des réfugiés de la Poche de Lorient.

Il est de nouveau modernisé  après la guerre avec 39 chambres confortables. A partir de 1980, propriété de la commune, il est géré par un syndicat mixte jusqu´à sa fermeture en 2011

L´hôtel est détruit en 2013, le terrain est vendu au Groupe Eiffage qui devait y construire un immeuble destiné à des appartements. Les riverains et diverses associations s´y opposant, on ne sait toujours pas ce qui va se faire.

Le Grand Hôtel juste avant sa démolition

PAIMPOL

Le Relais Brenner  1967

Le Relais Brenner á Paimpol sur les bords du Trieux

Le Relais Brenner fondé par la famille du même nom, est un haut-lieu de la gastronomie bretonne dans les années 60, 70 et 80. Étoilé en 1967 pour sa soupe paimpolaise, ses moules grillées et son homard sauce Relais.

Le Relais est vendu en 1988 et c´est la descente aux enfers. Partiellement détruit par un incendie l´hiver 90, alors que l´hôtel est en fermeture annuelle, il est reconstruit, puis bientôt mis en liquidation judiciaire, les artisans ne seront pas payés et plusieurs entreprises sont liquidées á leur tour. Plusieurs projets de sauvetage échouent. En mai 2017, le Relais ou ce qui en reste est vendu aux enchères pour 316 000 euros. Un immeuble de 4 étages, squatté, tagué, pillé, vandalisé, envahi par la végétation. Une pitié.

A l´heure oú ces lignes sont écrites, nous ignorons encore ce que va devenir l´ex-relais, résidence, maison de retraite…l´avenir nous le dira. Mais il y a du potentiel : en plus de la partie restauration et bar, l´immeuble comprend 9 chambres, 3 suites et un appartement de fonction.

Le Relais du temps de sa splendeur vu depuis la route de Lézardrieux

PLEHEDEL

Le château de Coatguélen 1989

Le château-hôtel-golf de Coatguelen

Louis Le Roy que l´on a déjà vu étoilé á 20 ans en Dordogne, puis á Guingamp et ä Lannion, est étoilé á Coatguélen en 1989 pour ses Huitres chaudes au cidre et aux poireaux, son Ris de Veau et son Homard. Parmi ses apprentis Louis Le Roy y verra passer Christophe Langrée qui sera étoilé au Bénétin de St Malo avant d´être le Chef de    l´Hôtel  Matignon

PONTRIEUX 

Le Pommelet    1931

Situé place de la Liberté, le Pommelet du nom de ses proriétaires, est étoilé en 1931 pour ses Coquilles St Jacques, son Poulet au Madere et son Homard américaine

La Place de la Liberté á Pontrieux pendant la première guerre mondiale

PLOUNERIN

Carte Postale du Relais de Bon Voyage du temps de Patrick Fer ( courtoisie de Patrick Jeffroy )

Situé au bord de l´ancienne route de Brest à Paris, le Relais de Bon Voyage au numéro 11 de la rue du même nom, doit son nom à la chapelle voisine qui abrite une magnifique statue de la Vierge en bois polychrome du XIVème siècle

Le Relais de Bon Voyage  Patrick Fer 1981

Le Relais créé  par Patrick Fer est étoilé en 1981 pour sa Terrine de rouget, son Turbot au sabayon de citron, sa Salade de choux et filets de canard et son Ris de veau aux morilles et langoustines.

Mais bientôt le restaurant est fermé et mis en vente

Le Relais de Bon Voyage Patrick Jeffroy 1989

Patrick Jeffroy, le chef étoilé de l´Hôtel de l´Europe à Morlaix est impatient de voler de ses propres ailes. Il tombe bientôt sous le charme  du Relais Bon Voyage de Plounérin et de son agencement. Le restaurant est fermé depuis quelques temps déjà. Il va s´en porter acquéreur et y ouvrir en 1988 le premier restaurant à son nom. Dès la première année il est récompensé de nouveau par un macaron Michelin. C´est ici qu´il va créer un de ses plats fétiches : le pavé de saumon cuit sur galet, avec sa galette de sarrasin et sa sauce au garum (qui était le nuoc-man des Gallo-Romains) des cuves à garum ont été découvertes en Bretagne, notamment près de Douarnenez) .

En 2000, le chef Jeffroy  s’ y trouve bientôt á l´étroit et achète l´Hôtel de Carantec oú il aura deux macarons au Michelin. Le Relais de Bon Voyage est devenu une maison particulière.

PERROS-GUIREC

La Clarté 2006

La Clarté vue de la route  (photo Google) et sa salle á manger

Daniel Jaquin dès son plus jeune âge venait aider sa maman à la Ville Blanche à Lannion. Il entre naturellement en apprentissage au Yaudet auprès de Mr Clairin. Ensuite il passe par la Suisse et l´Hôtel Vercina, puis Ti Al Lannec à Trébeurden et les Prés d´Eugénie avec Michel Guérard.

De retour en Bretagne, il ouvre avec son frère Jean Yves un gastro dans l´auberge familiale. Ils sont étoilés en 1998. Puis Daniel préfère ouvrir son propre établissement, ce sera la Clarté. L´étoile arrive en 2006 et jusqu´en 2015. Il sert des produits régionaux, mais avec une note d´exotisme.  Aujourd´hui le restaurant a un Bib Gourmand ce qui laisse présager un possible retour de l´étoile

Le Beluga et son restaurant l´Agapa  2010 – 2014

l´Hôtel Agapa

Le Bélouga de l´Hôtel Agapa 5*  est étoilé en 2010 . Il le doit a son chef Mikael Tanguy né à Paimpol en 1977.

Après un BEP au lycée hôtelier de St Quay Portrieux et un service militaire comme cuisinier dans un ministère, Mickael  fait l´ouverture du nouveau restaurant de David Etcheverry, puis ses pérégrinations vont l´emmener dans une brasserie parisienne de Bernard Loiseau, puis chez Patrick Henriroux à la Pyramide de Vienne, au Bateau Ivre de Courchevel et à Cordeillan près de Bordeaux,  où il vivra pendant six ans auprès du chef Thierry Marx, une expérience très enrichissante. En 2009, il apprend par Patrick Jeffroy que l´Agapa cherche un chef, Mickael est engagé. Il va cuisiner les produits bretons : st jacques, ormeaux,  poissons, cochon fermier. Moins d´un an plus tard le Belouga est étoilé.

Mais Mickael n´est pas à son aise et démissionne en 2013. Dans la foulée l´étoile est retirée l´année suivante et l´Hôtel voit une partie de ses cadres renouvelée tant pour la partie hôtellerie que restauration.

Depuis, l´Agapa a revu ses ambitions á la baisse, mais reste toutefois une très bonne table.

Le chef  Mickael Tanguy, après une courte expérience á Guingamp avec Nicolas Baudic, le frère de Jean-Marie, a fait une formation de Recherche et Développement au lycée hôtelier de Dinard et travaille désormais pour un grand groupe

la salle du Bélouga

Le Sphinx  1939

Le Sphinx domine majestueusement la plage de Perros

L´Hôtel est un ancien manoir, il tire son nom de deux rochers voisins qui ont en  effet, la forme d´un   sphynx. Le nom complet est : Le Sphynx Etape des Gourmets.

Étoilé en 1939, il est alors dirigé par Mr de Campagnolle et accueille en été un clientèle aisée.  La guerre survient quelques mois plus tard et l´hôtel est réquisitionné. A la Libération l´ hôtel n´offre plus de service restaurant.

Racheté au début des années 2000, il a été sans cesse rénové depuis 2004. En 2016, le restaurant est honoré d´un Bib gourmand pour une cuisine régionale, parfois teintée d´exotisme.

Salle du Sphinx

Le Régina  1935

Le Regina hôtel

Le Régina est construit en 1926 rue du Maréchal Joffre,  pour Mr Aurégan hôtelier. Il est d´abord appelé hôtel des Voyageurs, mais comme en Bretagne des dizaines d´établissements portent déjà ce nom, on l´appellera le Regina.

Il compte 63 chambres, 3 salles de bains communes, 8 w-c et 8 w-c à l´anglaise.

Il est étoilé depuis 1935 jusque 1939. Il est alors dirigé par Mr Lorach.

Comme beaucoup d´hôtels de ces années là, il devenait trop coûteux de le remettre aux normes. Il a donc été transformé en immeuble de logements

le Regina de nos jours  (photo Eric Caillé)

PLESTIN LES GREVES

Le Grand Hôtel  1948

Le Grand Hôtel á St Efflam Plestin les grèves

Le Grand Hôtel construit devant la plage de St Efflam, est étoilé en 1948

Vingt années plus tôt, Curnonsky nous décrivait une fine cuisinière qui fait la cuisine á la perfection et qui en saison, surveille bien son chef …? Il recommande une excellente pâtisserie

Plus tard une partie sera vendue pour devenir l´Hôtel du Rocher Rouge dont le restaurant sert exclusivement des…pizzas

PLOUMANACH

Les Rochers 1970

Les Rochers bien avant qu´il ne soit étoilé

Plat du chef propriétaire Jean Louis Justin

Les Rochers à Ploumanach a été construit par Yves Padel entre les deux guerres. Dans les années 60, Jean-Louis Justin prend la suite de son beau père et obtient une étoile en 1970 pour son Homard Bébé Justin, son Turbot Genêt d´Or, son Steack de lotte au poivre et ses crêpes Manon. Le chef Justin hélas, décède brutalement sans avoir pu mener de nombreux projets qui lui tenaient à cœur  : tels qu´un grand concours annuel de cuisine bretonne ou une association des chefs bretons étoilés ou toqués, d´autres le feront pour lui bien plus tard…

En 2009 l´hôtel qui est en perte de vitesse est racheté par les frères Le Gaouyat, qui le maintiennent ouvert toute l´année et lui apportent une bonne réputation pour les poissons et fruits de mer.

                                                          Les Rochers en 2015

Recette du Homard « Bébé Justin »

PLERIN

La Vieille Tour 1982 puis 2003

Le Chef Michel Hellio

Michel Hellio est né à Plaine-Haute entre St Brieuc et Quintin en 1953. Après un apprentissage de boucher-charcutier, il part en Angleterre où on l´a embauché dans un grand restaurant français comme charcutier, il a 20 ans. Il y reste plusieurs années après avoir tourné à tous les postes.

Il ouvre la Vieille Tour à Plérin en 1977 dans ce qui avait été un bar de pêcheurs, puis un restaurant tenu par Madame Carlo. Il décroche une étoile en 1982. Etoile qui le suivra jusque 2012. Lui l´ancien boucher-charcutier va servir surtout des produits de la mer. Le Chef Hellio a il est vrai, sorti un livre de 135 recettes chez Solar intitulé « Poissons et Crustacés ».

Il se sent á l´étroit et pour son fils Maximin qui s´apprête à prendre la relève, il voudrait quelque chose de plus grand. Il achète donc la Voile d´Or à Sables les Pins et vend la Vieille Tour á Nicolas Adam.

L´épouse de Nicolas Adam est elle aussi, originaire de Plaine-Haute. Quand on sait que c´est aussi dans cette commune qu´est né Bernard Pacaud de l´Ambroisie à Paris, cela fait beaucoup d´étoiles pour une commune qui comptait à l´époque moins de 900 habitants.

le Chef Nicolas Adam

Le Chef Adam est né á Cherbourg, il fait son apprentissage au Relais d´Auteuil auprès de Patrick Pignol. Puis départ pour Portland sur la côte Pacifique des USA. Il vient en souvenir, de donner le nom de la ville à la Boulangerie-Restaurant bio qu´il a ouvert non loin de la Vieille Tour.

Nicolas et Solange Adam vont rester quatre ans à Portland où l´on trouve des produits magnifiques pour cuisiner.

En 1999, il rachète la Vieille Tour. Mr Hellio l´accompagne pendant quelques mois pour le familiariser. Cependant comme cela arrive souvent, l´étoile est perdue en 2000.

Elle revient en 2003 avec son Mac Adam, son Risotto de blé noir au cidre et son Soufflé aux fruits de la Passion, glace Tanariva et citron vert.

Depuis un espace Boulangerie a été créé non loin et depuis Mars 2018, le Portland, qui fait aussi d’excellentes patisseries et brunch avec des tables en terrasse. Un Restaurant Bio a vu le jour en harmonie avec la Biocoop « la Gambille » à Trégueux

la salle à manger de la Vieille Tour

ROSTRENEN

Éventail des Saveurs  2012

le chef Laurent Bacquer et son épouse

Crêpier de formation, mais  passé par un lycée hôtelier, Laurent  Bacquer ouvre avec Stéphanie son épouse,  l´Éventail des Saveurs à Rostrenen en 1994.

En plus de la crêperie, c´est aussi un restaurant-grill qui s´oriente bientôt vers le « gastro ».  En 2002, des travaux importants sont réalisés. L´étoile attendue par les habitués depuis déjá quelque temps arrive en 2012. Mais les époux Bacquer ont d´autres projets, de plateaux repas en bocaux et d´épicerie fine notamment. Une première « Cantine des Chefs » ouvre á Carhaix, une deuxième á Quimper. D´autres devraient suivre

L´étoile est mise en sommeil en Septembre 2014 . L´Éventail est devenu aujourd´hui le Bistro qui Coz, qui sert des plats soignés, dans une ambiance décontractée

Hôtel du Commerce  1937

l´hôtel du commerce sur le champ de foire de Rostrenen

Le Commerce à Rostrenen ouvert place de la Victoire, aujourd´hui au 14, Place du Pors Moelou, est étoilé en 1937. On y sert sur commande préalable un Pâté à la Rostrenoise qui a fait la réputation du restaurant.

L´Hôtel est de nos jours le magasin de vêtements Patrick Le Guen

ST BRIEUC

Aux Pesked  2005

Le chef propriétaire Matthieu Aumont

En 2002, Matthieu Aumont reprend Aux Pesked fondé peu avant par Thierry Martin, la cave est  déjà fort renommée.

Le Chef Aumont est né à Brest où son papa est militaire. Il incorpore le lycée hôtelier de Dinard après avoir fait deux saisons d´été au Gerbot d´Avoine de St Quay Portrieux. Il en sort diplômé en 1991. Ensuite il ouvre le Pierre à feu à St Brieuc dans lequel il sert des grillades pendant 5 ans. Enfin, c´est la reprise de Aux Pesked avec Jean Marie Baudic en cuisine et lui comme maître d´hôtel.

En 2005 c´est l´arrivée de l´étoile. Mais un an plus tard, le chef Baudic s´en va pour ouvrir le Youpala. Après quelques hésitations, il décide de passer en cuisine alors que son épouse sera en salle. Pari gagné puisque l´étoile est conservée et il est même désigné  « jeune talent breton » en 2009.  En 2011, les Aumont ont ouvert le bistrot l´Arbalaise dans le centre de St Brieuc

Salle de Aux Pesked

Central Hôtel 1934

Carte publicitaire du Central Hótel

Le Central rue Jean-Jacques Rousseau à St Brieuc, appartenant á la famille Lucas Rault, est étoilé en 1934 pour son pigeon au foie gras

Brasserie Armoricaine 1963

Mr Boissel obtient en 1963 en sa Brasserie Armoricaine au 4 de la rue Marion Chrisostome un macaron Michelin pour son Homard au Whisky, ses Rognons flambés à   l´Armagnac et ses crêpes fourrées et flambées.

Peu après, il s´en va ouvrir la Colombière à Etables sur mer où il obtient une étoile de nouveau en 1968  avec les mêmes spécialités

L´immeuble où était la brasserie armoricaine n´existe plus. En 2018 on voit à sa place une agence de la BNP Paribas

Restaurant du Marché  1947

La place du Théâtre et la rue Jouallan dans les années 50. On devine celui qui fut le restaurant du Marché, derrière les arbres

En 1947, le Restaurant du Marché rue Jouallan tenu par Mr Le Covec, est étoilé dans le Guide rouge

Plus tard il est connu sous le nom de restaurant Le Covec, place de la Résistance et Théâtre, mais il a perdu l´étoile

Le restaurant du Marché est devenu de nos jours l´hôtel du Théâtre

Le Youpala Bistro 2007

Jean Marie Baudic et son épouse devant leur Youpala bistrot

Jean-Marie Baudic est né en 1973 á Pabu, prés de Guingamp. Apres le lycée hôtelier de St Quay Portrieux, dans la même promotion que Arnaud Le Levier. Il fait son apprentissage á Carantec chez Patrick Jeffroy. A 18 ans il incorpore la brigade de Pierre Gagnaire à St Etienne. Il y restera 5 ans et retrouvera plus tard Mr Gagnaire á Paris. Entre temps il passe par chez Hélène Darroze, Michel Rostang et un doublement étoilé au Luxembourg.

Puis en 2002, c´est la réouverture de Aux Pesked et l´étoile qui arrive en 2005

Il ouvre en 2006 avec son épouse le Youpala bistrot qui sera étoilé l´année suivante. De façon surprenante, en 2012, c´est la perte de l´étoile. Elle reviendra après deux années de purgatoire.

En 2016, le restaurant est entièrement détruit par un incendie. Dans l´impossibilité de repartir, c´est la liquidation judiciaire. Le chef Baudic rebondira comme consultant au Centre Culinaire Contemporain de Rennes où il est également chef des cuisines du restaurant « le Ciel de Rennes ». En Février 2023 il ouvre à Fougères « l’EssenCiel » dans les locaux de l’ancien « Haute Sève ».

Salle du Youpala

SABLES D¨OR LES PINS

Dunes d´Armor et Mouettes 1948

Hôtel Dunes d´Armor

En 1921, l´industriel Roland Brouhard a pour projet de créer á cheval sur les communes qui portent de nos jours les noms de Plurien et de Fréhel, sur une centaine d´hectares, ce qui serait la plus belle station balnéaire de Bretagne. En raison de la couleur des grains de sable, on la baptise les Sables d´Or

 Des dizaines d´hectares de dunes sont arasées. Les premiers hôtels voient le jour en 1925. L´été 1929 est une fabuleuse saison, dépassant toutes les espérances. Mais aussitôt suivi la même année, du krach boursier. Ruiné et malade, Mr Brouhard décède en 1934. La station est en sommeil et survient la guerre pendant laquelle les Sables d´Or est investie par l´occupant. Les plages minées, des blockhaus élevés un peu partout, les bois détruits, des hôtels et villas rasés. Tout ou presque est à refaire.

C´est ainsi que renaît l´Hôtel des Dunes d´Armor et Mouettes qui sera étoilé de 1948 á 1971. Il est alors dirigé par Mr Even. C´est désormais un immeuble abritant des appartements cossus.

La Voile d´Or 2000

Maximin et Michel Hellio  (photo revue Hotellerie)

Salle de la Voile d´Or

Michel et Maximin Hellio quittent la Vieille Tour à Plérin pour venir à la Voile d´Or.

L ´étoile les a suivi. La transmission du papa vers le fils se fait tranquillement. Maximin a appris auprès de son papa avant d´aller se perfectionner chez le voisin et ami Tirel-Guérin, puis chez Haeberlin et au Pré Catelan avec Frédéric Anton.

En 2011, alors que certains chroniqueurs habituellement bien renseignés laissent prévoir une seconde étoile au Michelin, c´est la perte de l´unique étoile qui frappe de stupeur le monde de la gastronomie bretonne. En même temps le propriétaire des murs veut passer le loyer du simple au double.

Maximin Hellio préfère jeter l´éponge. Le dernier repas, un menu unique à 70 euros, est servi le 20 Octobre 2012. Il rebondit à Deauville dans un restaurant de 40 couverts qui porte son nom. Il a rapidement récupéré son étoile, mais quelle perte pour la Bretagne

TREGASTEL

Le Quo Vadis  1931

La plage Tourony et hôtel Quo Vadis

Un lotissement est créé en 1927 près de la plage de Tourony á Tregastel. En face du manoir de Costaeres dans lequel Henryck Sienkiewiez va écrire « Quo Vadis » en 1898

C´est de lá que vient le nom de l´Hôtel qui dès l´édition de 1931, obtient une étoile dans le Guide Michelin

Hotel de la Mer et Plage 1932

Hotel de la mer et de la Plage

L´Hôtel de la Mer et de la Plage de Mr Glade, construit sur le Boulevard de Coz-Pors, reçoit en 1932 une étoile pour son Crabe farci.

Il n´a plus d´étoile, mais son confort et la gentillesse des patrons sont toujours appréciés par la clientèle.

L´Hôtel en 2016               (photo jobdereve)

TREBEURDEN

Lan Kérellec  2003

Manoir construit au XIXème siècle par le peintre Pierre Gervais, Lan Kérellec est racheté en 1925 par la famille Daubé qui en est toujours propriétaire.

Après  avoir été une résidence familiale, Lan Kérellec est devenu un lieu exceptionnel de la chaîne des Relais et Châteaux

Marc Briand  Originaire du Centre Bretagne où ses parents étaient cultivateurs, arrive à Lan Kérellec  après être passé par un apprentissage chez Michel Peignaud à la Belle époque de Chateaufort dans les Yvelines. Son parcours passe ensuite par les Crayeres à Reims et le Ritz.

Titulaire de plusieurs prix culinaires, il obtient en 2003  au Michelin une étoile qui n´a cessé de briller depuis. Après plus de 10 années à Trébeurden, le chef Marc Briand décide d´être son propre patron et ouvre le restaurant Anthocyane en 2014 à Lannion, avec son épouse Marie en salle et son filleul Vincent Boterel en pâtisserie

Marc Briand

Matthieu Kergourlay

Matthieu Kergourlay succède au chef Marc Briand en Mars 2012. Il a grandi à Châtelaudren et  n´a que 25 ans lorsqu’il prend la direction des cuisines. Dans les « milieux autorisés » il est attendu au tournant. D´autant plus que le second de cuisine et le chef pâtissier ont eux aussi démissionné et que Marilou Daubé n´a pris la succession de son papa á la direction de l´hôtel que depuis un an.

Mais le chef Kergourlay a déjà un CV Impressionnant. Après un Bac pro et un apprentissage à la Vieille Tour de Plérin, il est passé par Lorient  avec Jean-Paul Abadie à l´Amphitryon, puis par l´Auberge de l´Ill avec Marc Haeberlin, la mère Brazier et Matthieu Viannay á Lyon, avant un retour en Bretagne comme pâtissier de David Etcheverry.

Son Homard rôti au demi-sel, ses Maki de blé noir et langoustines au lait ribot et wasabi ou encore son Turbot en croûte de pistaches, permettront á Lan Kérellec de conserver son étoile

En Décembre 2017 Matthieu Kergourlay part avec son épouse prendre la Gérence du Château de Boisgelin à Pléhédel, lequel avait déjà été étoilé sous son nom breton de Coatguelen (voir à Pléhédel)

Son successeur n´est autre que Anthony Avoine qui était son second depuis deux ans. Né en 1993, il avait été auparavant second de cuisine de la Marne à Paimpol.  Le 5 février 2018, le macaron est retiré comme presque toujours en cas de changement de chef, mais dans son édition de 2020, le Guide rouge rend la précieuse distinction.

Anthony Avoine

                        Admirable charpente de la salle de Lan Kérellec

TREGUIER

Aigues Marine 2012

Aigues Marine  (photo Google)

Trégorois de Pleubian, Yohann Péron a fait son apprentissage au Lycée de Trégunc prés de Concarneau et après quelques expériences dans de bonnes tables de la région, il est recruté comme chef en 2001 par Mr et Mme Chaumet, il n´a que 24 ans. Sa cuisine est inspirée par la mer, mais accompagnés de saveurs de viandes telles le jus de cochon, le lard colonnata ou le chorizo qui magnifie le lieu jaune. L´étoile arrive en 2012. Trois ans plus tard, comme son voisin Marc Briand, il a envie de voler de ses propres ailes et ouvre le Théo Jasmin á Paimpol.

Stanislas Laisney est originaire de la Manche où il est né en 1985. Après un apprentissage au lycée de Granville, il est arrivé á Tréguier en 2006. Il passe par tous les postes avant de devenir le second de Yohann. C´est tout naturellement qu´il prend sa succession á la direction des cuisines. Sa cuisine raffinée est bien sûr inspirée par la mer, mais avec des alliances de la terre. En 2022 l’étoile est retirée sans doute suite á la mise en vente de l’hôtel.